Au cœur d'un hiver pauvre en neige, qui deviendra peu à peu la norme, notre chef de course a préparé une sortie au Pic Chaussy, 2351m, pour huit passionnés du club. Quelques jours avant, André, conscient de l'enneigement insuffisant, avait envisagé d'annuler la sortie. Cependant, l'appel de la montagne était plus fort, et c'est ainsi que notre périple débuta à 8 h 45, par un froid mordant de -8°C au Col des Mosses.
En plus de l'équipement de base, André nous avait conseillé de ne pas oublier nos couteaux en raison de l'incertitude quant à l'état de la neige au sommet. Le démarrage de notre ascension s'est fait à proximité des remontées mécaniques, désormais silencieuses et abandonnées, faute de neige. Pourtant, la récente précipitation du jeudi avait donné 15 cm d'or blanc, redonnant légèrement vie au paysage.
Notre montée fut ponctuée de rencontres surprenantes: D'abord, des plongeurs courageux, explorant les profondeurs glacées du lac Loison à travers un trou foré dans la glace. Puis, un autre groupe, probablement engourdi par une nuit passée dehors par -15°C, qui s'entraînait au bivouac de haute-montagne. Sinon, une centaine d'autres passionnés de ski avaient également choisi aujourd'hui cet itinéraire très fréquenté, dont une demi-douzaine accompagnés de leur compagnon à quatre pattes.
Le chemin vers le sommet ne fut pas exempt d'obstacles. Mario vit sa fixation de peau se briser, menaçant de mettre un terme prématuré à son ascension. Heureusement, l'ingéniosité d'André et un kit de fortune permirent une réparation rapide, soulignant l'importance d'être toujours préparé à toute éventualité.
Alors que nous approchions du sommet, un passage particulièrement délicat nous obligea à déchausser et à progresser à pied. Les derniers mètres, gelés mais franchissables sans couteaux, nous mirent au défi du dernier effort ascensionnel. Au sommet, malgré le vent glacial, nous avons pris un moment pour nous serrer la main, ôter les peaux de nos skis, capturer l'instant par une photo avant de nous lancer dans la descente.
L'itinéraire de descente par le nord, différent de celui de la montée, nous a offerts des paysages préalpins magnifiques et une neige de bonne qualité, particulièrement appréciée à proximité de la buvette des petits lacs. Les derniers kilomètres se déroulèrent par l'itinéraire de montée, sur des pistes ramollies par un scintillant soleil printanier.